Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ainsi que le projet qui vous a amené à effectuer des essais CEM ?
L’entreprise Plas’tri conçoit des solutions d’identification des matériaux pour le secteur du recyclage. Nous avons effectué les essais CEM afin de commercialiser notre premier produit : un appareil portable, le Tri’Scan, permettant d’identifier les plastiques. Ce produit permet aux centres de tri de limiter les rebuts à l'entrée de site, en identifiant plus de déchets, et aux recycleurs de prévenir les erreurs d’approvisionnement qui peuvent engendrer des pertes de productions importantes ainsi que des dégâts machines. En un mot, l’objectif de Plas’tri est de rendre la chaine de recyclage plus efficace en identifiant les rebuts afin de leur assurer une seconde vie.Vous effectuez les essais CEM dans le cadre du dispositif EasyIndus*, quels ont été ses apports pour votre projet ?
Nous avions eu des difficultés à passer la certification CEM lors de la première présentation de notre produit. Nous avions envisagé différentes options d’améliorations mais nous avions besoin de l’expertise d’un connaisseur de ce domaine et de tests en cage pour trouver une solution viable et pratique. Les apports ont été très importants concernant les phénomènes d’émissions auxquels nous devions faire face. Nous avons vu ensemble comment réorganiser les composants afin de réduire les émissions et nous avons été ravis de trouver une solution réaliste aussi bien en termes de praticité que de budget. L’accompagnement est très complet aussi bien théorique avec un effort de vulgarisation, que pratique car nous avons pu directement tester des composants de corrections avec le matériel présent sur place. Ce dispositif nous a fait gagner un temps précieux et nous a permis de retourner sereinement au laboratoire de CEM pour obtenir la certification CE. Cela a été un bon coup de boost de la part d'Esynov et de Minalogic.
Pourquoi avoir choisi la plateforme Esynov pour ces tests ?
Cette plateforme nous a été conseillée par plusieurs personnes, notamment au sein de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne qui nous accompagnait. Les raisons avancées étaient le professionnalisme et la qualité de l’accompagnement dans la résolution des problèmes CEM. Nous sommes tout à fait d’accord avec ces arguments.
Pouvez-vous nous expliquer le déroulé des tests ?
Tout d’abord, nous avons reproduit le problème rencontré lors des premiers tests CEM à l’identique. Puis, nous avons regardé le montage avec le technicien. Il a repéré les éléments critiques. Suite à cela, nous avons avancé de manière incrémentale en testant différentes solutions permettant de réduire les émissions dans les zones spectrales où elles étaient trop importantes. Une fois l’émission maitrisée, nous avons fait les mesures d’ensemble. Puis, nous avons déroulé le reste du test CEM sur la journée restante. Nous étions agréablement surpris car finalement la résolution du problème d’émission a été assez rapide à régler.
Quels résultats avez-vous fait ressortir grâce aux tests ? Quelles modifications vous ont-ils poussés à faire sur le produit ?
Nous avons réalisé que des erreurs de montages avaient été faites. Cette expérience nous a beaucoup appris de ce point de vue-là. En fin de compte, nous avons disposé les câbles différemment, amélioré l’équipotentialité et disposé un filtre ferrite pour l’alimentation.
Pour terminer, quelles conclusions tirez-vous de cette expérience ?
Je pense que dans le futur nous amènerons la réflexion de la CEM plus en amont dans la conception. En effet, il est important de bien intégrer cela dans la conception pour ne pas se retrouver bloqué et perdre du temps. Cela passe par des bonnes pratiques, mais également par le fait de prévoir la possibilité de corrections dès la conception.
* Dispositif Easyindus, financé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et piloté par Minalogic